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Confiserie et cie

Je vous fais entrer dans la Fabrique du moment: l'univers des épiceries de bouche, confiserie et bonbons...Se pencher sur un produit de bouche et créer un nom de bonbon, c'est s'imprégner de toute une histoire de goût et de société. Une sacré sociomarketing du bonbon!



Je vous avais déjà expliqué que je n’étais pas très bonbons, mais plutôt confiserie. Vous allez me dire, mais quelle différence?


La confiserie est quelque chose de raffiné avec des saveurs rares, où le sucre est tout en délicatesse dans la bouche pour ne pas couvrir les saveurs fruitées ou fleuries. À l'approche de Pâques, et en ces moments de confinement, la douceur nostalgique est comme refuge, un rapport au temps si particulier.


La confiserie est quelque chose d’exceptionnel.


Dans ma petite enfance, mes souvenirs se rattachaient à la canne à sucre que l’on achetait dans les marchés ou en bordure des champs. J’étais ravie et émerveillée par ce jus frais et sucré qui sortait après broiement des tiges. Ce goût, je ne l’ai jamais retrouvé ailleurs.


Historique du bonbon.


À ma grande surprise, les débuts de la confection des premières douceurs que sont les bonbons, remontent à Alexandre le Grand qui rapportait de ses voyages le fameux « roseaux au miel sans que les abeilles ne soient intervenues pour les fabriquer ».


Ce délice est tellement apprécié qu’il s’est répandu tout autour de la Méditerranée.

L’Europe découvre la canne à sucre du temps des croisades, et la confiserie apparaît en Europe. Mais, le sucre est utilisé essentiellement par les apothicaires.


Les sucreries appartiennent au luxe...

Dans le même temps, les marmelades et les premiers fruits confits apparaissent. Ils sont considérés comme une confiserie de luxe car ils se négocient comme des fortunes.


C’est vers Avignon qu’apparaissent des dragées, des pralines et des nougats. Ces bonbons sont appelés des drageteries ou épices de chambre. Ces épices aussi appelées épices de bouche, étaient offertes à leurs invités en fin de repas, ou à des connaissances. Les repas étaient très copieux, les invités prenaient l’habitude de déguster des épices de chambre pour mieux digérer.


Le siècle suivant voit naître l’apparition des marrons glacés et des pastilles en tous genres, comme l’Anis de Flavigny par exemple. Les dragées étaient des amandes, de la cannelle, du gingembre, des pignons et des graines roulés dans du sucre, ensuite le tout était chauffé dans une poêle.


Les fruits enrobés visent à faciliter la conservation et le transport.

Au 18e siècle, des confiseries ouvrent à Paris ou les nobles et bourgeois s’y rendent fréquemment. Le sucre de betterave apparaît au 20eme siècle et la confiserie se diversifie sous toutes ses saveurs et couleurs pour être accessible à tous. La marque commence à faire sens, et les chocolats sont offerts à des occasions exceptionnelles.


Nostalgie d'enfance.


Plus tard, lorsque je passais mon enfance dans la vallée de la Loire, j’accompagnais ma grand-mère à la confiserie Poirault, à des moments exceptionnels de l’année. On allait chercher des marrons glacés pour Noël, ou des calissons, ou des fruits confits. A Pâques, j’avais le droit à des œufs de mouettes, et des choses que l’on ne voyait nulle part ailleurs.


"Les bonbons gâtent tout, même l'enfance"

André Lévy.


Ces souvenirs me ramenaient aux contes de la Comtesse de Ségur avec les malheurs de Sophie...des images surannées avec un parfum de bêtises d’enfance et d’insouciances. Je n’avais absolument pas envie de partager ces friandises, je faisais même la tête quand on me demandait d’en donner à la fille de ma voisine qui m’accompagnait. Ce sacré exceptionnel, je n'avais pas envie d'en donner un bout.


Quand un enfant devient parent...


J’ai à mon tour des enfants, ils ne sont pas habitués aux bonbons d’aujourd’hui. Pourtant, elles les connaissent par l’école qui a eu cette fâcheuse tendance à accepter ces bonbon’s party pour les anniversaires : des bonbons en abondance sur les gâteaux, en guise de décoration sur la table et plein les poches. La valeur étant l’abondance, peu importe l’éducation au goût. La tentation doit céder aux prix de la qualité.


Alors, dépitée par ce monde de consommation, je les amène parfois aux confiseurs de ma ville, de temps à autre pour aller déguster un calisson du Roi René, ou pour déguster un Caramande de chez Benoît, ou encore un Quernon d’ardoise... De l’oeuf à la nougatine pour Pâques, ou le marron Glacé de Noël, ce sont des souvenirs d'enfance que j'essaye de revivre et transmettre.


Les émotions que j’essaye de leur faire partager, c’est un peu la Madeleine de Proust.


C'est en partie pour:

- ressentir les bonheurs de mon enfance,

- partager une joie exceptionnelle,

- vivre l’insouciance,

- découvrir de saveurs inattendues et rares.

- apporter un moment de plaisir gustatif différent du quotidien.


Vous avez fait connaissance avec l’histoire des confiseries, ainsi que mes douceurs d’enfance. Quelles sont vos émotions autours de la confiserie ?

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